14.09.17. The Calas staging area

The Calas staging area or the Delta Base Section

Camp de transit de l’armée américaine dans le sud de la France.

Calas est un petit bourg situé à environs 15km au nord de Marseille. Ce petit coin paisible de Provence a été l’endroit choisi par l’armée américaine de septembre 1944 à janvier 1946 pour y construire l’un des plus grand camp de transit de l’armée us en Europe lors de la seconde guerre mondiale.

Bâti telle une ville au milieu de la campagne, perchée sur un plateau qui domine la montagne Sainte Victoire et la Méditerranée, ce camp a vu passer pas moins de 100.000 GI’s issus pour la plupart des lourds combats sur le sol français mais aussi venus des pays limitrophes comme la Belgique et l’Allemagne.

Le but de ce camp de transit (parmi d’autres, comme ceux du Havre ou de Reims) était d’accueillir les combattants afin de les remettre sur pieds, soit en vue d’un retour vers les USA (retour à la maison bien mérité pour certains) soit en vue d’un redéploiement dans le Pacifique pour les premiers arrivés et toujours en bonne santé, ayant eu des combats moins rudes ou moins longs. Un système de points était attribué à chaque GI.

Pour ce faire il a fallu construire des infrastructures d’une taille incommensurable. D’une surface de plus ou moins 8kms carrés, ce camp hébergeait des infirmeries, un hôpital, de vastes zones de tentes et des baraquements pour les gradés. Des espaces de détentes tels cinémas, théâtre en plein air, bar, pôle automobile mais aussi un camp de prisonniers allemands qui a accueilli quasiment 30.000 POW avec à l’intérieur un hôpital mais aussi un enclos spécial réservé aux criminels de guerre.

Beaucoup moins connu dans l’histoire de la seconde guerre mondiale côté américain, un camp disciplinaire était installé près de Luynes afin de recevoir des ricains au comportement peu scrupuleux. Il faut noter à ce sujet qu’il existait bel et bien une discrimination raciale dans l’armée us et que selon des témoignages, seuls des soldats noirs aurait été pendus pour viol ou autre infraction au code militaire.

Ainsi le camp américain était devenu une véritable ville sur le plateau isolé et désertique de l’Arbois. Affreusement froid lors des épisodes de mistral l’hiver et horriblement chaud et sec l’été.

Il a fallu installer des Kms de réseaux électriques, une alimentation en eau , des latrines et douches, prévoir l’élimination des poubelles et pour le plaisir de tous, faire venir en bus des filles de joie tout droit de Marseille dans des infrastructures douillettes qui leur étaient réservées.

Plus de 70 ans se sont écoulés et il ne reste plus rien ou quasiment rien de ce qui fut pour bien des vétérans toujours en vie un lieu de passage qui marqua leur esprit. Camaraderie, longue attente, convalescence pour certains.

Aujourd’hui ce plateau qui n’est plus tout à fait désertique mais dont les conditions climatiques sont restées identiques n’a aucun mal a oublier son passé. Triste sort qui lui est réservé. Après la construction de la gare TGV d’Aix en Provence c’est maintenant une drôle de tournure immobilière. Projets (déjà d’actualité) d’aménagement de tout l’Arbois avec des hôtels entre autre, mais surtout une énorme zone d’activité commerciale. Même le camp de

prisonniers allemands dit le « 404 » ne sera pas épargné. Le tout vendu pour la modique somme de 30 millions d’euros. Les travaux titanesques débuteront en janvier 2018 et engloutiront sans aucun doute les derniers vestiges de la Delta Base Section.

Déjà pollué par l’horrible et sinistre décharge de déchets ménagés, rien que 60.000 tonnes d’ordures par an rien pour l’arrondissement d’Aix en Provence, déjà pollué par des décharges de boues rouges venues de l’usine d’aluminium de Gardanne, déjà encombrée par les milliers de voitures qui passent entre Vitrolles et Plan de Campagne (la route qui existait à l’époque coupe le camp en deux), l’avenir du site est malheureusement plus que menacé.

Promeneurs occasionnels, randonneurs confirmés, amoureux d’histoire ou chasseurs de lièvres ou de perdreaux, regardez toujours à vos pieds car il n’est pas impossible, en empruntant une sente dans la garrigue, de croiser une petit objet souvenir tel un dog tag ou une bouteille de Coca-Cola laissé sur place par nos libérateurs.

Lili

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