03.03.2024. Musée de Vossenack. Hürtgenwald.

Vu il y a quelques années, ce trés beau musée, le seul à notre connaissance de la forêt du Hürtgenwald nous avait laissé un excellent souvenir. Une occasion de le revoir aprés la trêve hivernale se présentait ce jour avec en prime pour une fois depuis si longtemps, un soleil superbe! Une belle occasion à ne pas manquer!
Nous vous avons déja amplement parlé de cette immense forêt eifelienne qui depuis une longue droite au sud de Aachen , Roetgen, continue en direction de Monschau vers le nouveau Vogelsang jouxtant les quatre lacs de la Roer aboutissant au barrage de Schwammenauel et continuant toujours de part et d’autre de la riviére Roer,( à ne pas confondre avec la vallée industrielle de la Rhur) pour se diriger par Heimbach, Niddegem vers Düren et finir à Roermond ( Hollande)- Düren etant la pointe extrême de cet énorme massif forestier. Côté Est, Walhem, Stolberg, Eschweiler qui marque la limite finale revenant ensuite vers Düren. Cette région de fôrets, de lacs et de vallées profondes fut le théatre d’un des pires conflits marquant la fin de la Bataille des Ardennes commençant mi-septembre 44.
Le musée de la paix de la forêt de Hürtgen ( Friedensmuseum Hürtgenwald 1944) a été inauguré le 29 mars 1983 à Kleinhau dans une grange en pierres. Son objectif était de rappeler les violents combats de la Seconde Guerre mondiale lors de la bataille de la forêt de Hürtgen, au cours desquels les Américains ont subit une défaite coûteuse.
En créant le musée, Konrad Schall de Winden a rassemblé de trés nombreuses pièces : véhicules, documents, uniformes et autres objets témoignant des batailles qui se sont déroulées depuis mi-septembre 44 jusque mi février 45. Plus tard, une partie de l’exposition a été reprise par la municipalité à partir de l’héritage de Schaal. Elle a tranféré l’exposition à la Société d’histoire forestière de Hürtgen ( Geschichtsverein Hürtgenwald ).
Le 15 septembre 2001, l’actuel musée de Hürtgen 1944 ( Museum Hürtgenwald 44 und im Frieden) a été inauguré.

Le musée de la paix est divisé en salles thématiques suivantes:

Histoire locale de la forêt de Hürtgen
la ligne Siegfried dans la région de la forêt de Hürtgen
Salle des cartes
La Wehrmacht dans la forêt de Hürtgen
L’armée américaine dans la forêt de Hürtgen
La forêt de Hürtgen dans l’aprés-guerre

Appréciation personnelle: Ce musée réellement admirable de recherches jusque dans les moindres détails se doit d’être vu par tout qui s’intéresse à l’histoire de la Bataille des Ardennes. Il est le musée de la Paix retrouvée aprés le carnage de l’hiver 44 dans cette région. Ce sont avant tout des bénévoles qui oeuvrent à cette paix en donnant le meilleur d’eux -même qui que vous soyez, ceci doit être dit à l’heure où l’Europe se redéchire face à une menace existentielle capitale.

La rapidité avec laquelle les armées américaines ont atteint les portes de l’Allemagne depuis la Normandie ne laissait pas augurer le raidissement des troupes allemandes lorsqu’elles eurent regané le « Vaterland ». Ce coup d’arrêt à la progression d’Eisenhower fut provoqué en majeure partie par l’allongement excessif des lignes d’acheminement du matériel.
Entretemps, le 4 septembre, Anvers était libéré; la 1ère armée canadienne entreprenait le dégagement de l’estuaire de l’Escaut. Aprés de longues semaines de combats meurtiers, le 28 novembre 44, le premier navire allié entrait dans le port.
En paralléle, la 9ème armée du général Simpson faisait face à la Roer: la 1ère Armée de Hodges est chargée de l’encerclement de Aachen qui capitulera et depuis septembre, tente une percée dans la forêt d’Hürtgenwald dans le but d’atteindre le Rhin ( ce qui n’arrivera qu’en mars à Remagen) mais dés le début, toute la forêt du Hürtgenwald révélera ses pièges mortels de par la nature de son terrain difficile et ses vallées profondes. Cette forêt est sombre avec enrésinements anciens de toute part à l’époque , on n’y voit guère et les trés gros bunkers sont nombreux et bien calculés pour enrayer toute avance de troupe. Les chemins forestiers rares ne sont que boue profonde et les blindés sont confrontés aux pires difficultés.
Toute progression se paie cher dans les deux camps et sitôt les lignes Siegfried percées et premiers bunkers passés, d’autres sont à affronter sans parler des tranchées et surtout d’une dernière trés longue innatendue in fine… Ce sera une hécatombe. De plus, la méteo dans la région en ce moment est une suite innintrrompue de pluies incessantes suivies de gel et ensuite de neige. Inutile de parler des dégâts des pieds gelés, de la difficulté d’exfiltrer les blessés…
Pratiquement la plupart des unités américaines combattantes prendront part à cette bataille terrible. Il suffit de voir les tombes au cimetière d’Henri-Chapelle qui sont un rappel édifiant de ces combats .
Quant aux blessés encore valides, nombreux sont ceux qui prendront place parmi les milliers de GI’s stationnés en « stand-by » dans les grandes forêts de Monschau, Rocherath, de St-Vith, et autres en « attente » devant la ligne Siegfried tout au long de la frontière belgo-allemande de l’époque.  » Front calme » en attente des « bleus » qui vont venir remplacer ceux qui sont déja tombés..
Ce front est plus ou moins « statique » , un bon 100 kms où il ne se passe pas grand chose dit-on aux nouveaux arrivés… et pourtant!…. Mais de la forêt d’Hürtgen, peu en parlent jusqu’à cette nuit du 15 au 16 décembre où l’on se bat pourtant horriblement depuis plus de trois mois déja !
Cependant, le 13 décembre, le général Hodges, ayant ses quartiers à Spa, s’inquiéte finalement de la situation alarmante et décide d’en finir en envoyant Robertson (Major général 2ème US Inf Div) se trouvant à Krinkel Rocherath, tenter de prendre les sites du barrage de Schwamenauel afin de noyer toute la vallée de la Roer et l’arrière de la forêt de Hürtgen pensant que si l’action d’éclater ce barrage provoquerait inévitablement des dégâts incalculables dans toute cette vallée et créerait sans doute une situation d’issue. ( Nous y reviendons in fine) mais Robertson doit faire demi-tour sans atteindre son objectif etant donné qu’une autre bataille de taille va éclater subitement la nuit du 15 au 16 à Rocherath entre-autre, l’affrontement de la « derniere Offensive de grande envergure » depuis Monschau jusqu’au Grand-Duché!
Quant au Hütgenwald, ce n’est pas fini à Noêl, certainement pas ! et c’est dans le courant de fevrier ( le 10 ) que les hostilités cesseront.

En bref, la bataille de la forêt de Hürtgen est le prolongement des suites du débarquement de Normandie qui divisera Anglo-Canadiens (Opération Market Garden) et les Américains en statique sur le front des Ardennes ( depuis septembre) jusqu’au réveil de l’offensive « Wacht am Rhein » devenue « Herbstnebel » la nuit du 15 au 16 décembre 1944.

L’un des auteurs militaires parmi les mieux placés pour juger,Charles B Mac Donald) émet des constatations graves et inquiétantes quand à la coordination des actions ainsi qu’ à la conduite des opérations ( cette bataille est reconnue comme la plus longue et la pire que les Etats-Unis menèrent au cours du conflit sur le sol européen) Nous vous livrons tels quels deux passages de ces considérations:
 » La conclusion es inéluctable: si la 1st Army s’était attaquée aux barrages de la Roer au début des combats, il n’y aurait pas eu de bataille de la forêt de Hürtgen. » C’est sans appel.
 » Plus de 24.000 Américains tués, disparus capturés ou blessés furent victimes des combats dans la forêt . Neuf mille autres furent également victimes des misères de la forêt elle-même, l’humidité, le froid, les pieds de tranchée, les affections respiratoires, la fatigue due au combats incessants. au total: 33.000,! . Ces pertes étaient trés élevées, surtout en proportion des effectifs engagés. Pendant la deuxième guerre mondiale, des pertes de 10% étaient considérées comme élevées. Dans la forêt de Hürtgen, elles furent de plus de 25% « 
Les chiffres allemands sont trés élevés egalement mais légérement inférieurs, toutefois les statiques différent fortement selon les sources même fiables.

Lili et Helmut

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Cet article a été publié dans Connaissance, Musee, seconde guerre mondiale (Europe), seconde guerre mondiale/bataille des Ardennes/route du souvenir. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

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